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Raffarin Allemagne et France doivent avoir une "vision commune" de l'Europe

HAMBOURG (Allemagne), 28 juil (AFP) - Le Premier ministre conservateur français, Jean-Pierre Raffarin, estime que "l'Allemagne et la France doivent développer une vision commune de l'avenir de l'Europe", tout en réaffirmant l'opposition de Paris à une réforme anticipée de la Politique agricole commune (Pac) de l'Union européenne (UE), réforme souhaitée par Berlin.

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Dans une interview publiée par le journal dominical allemand Welt am Sonntag avant le 79e sommet franco-allemand mardi à Schwerin (est), le chef du gouvernement français déclare que "l'Allemagne et la France doivent développer une vision commune de l'Europe", ce qui implique "un renforcement de l'axe Paris-Berlin".

Cette "vision commune" va se retrouver dans le Traité d'amitié franco-allemand "rénové" qui devrait être présenté à l'occasion du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée, signé à Paris par le président Charles De Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer, le 22 janvier 1963, précise M. Raffarin.

Dans une allusion aux élections ayant déjà eu lieu en France et qui sont à venir en Allemagne, le 22 septembre prochain, il indique : "Deux événements politiques ayant lieu presque en même temps dans nos deux pays" peuvent être "pour nous l'occasion d'une renaissance de la dynamique franco-allemande".

Sur la Pac, dont la France est le principal pays bénéficiaire au sein de l'Union et dont la Commission européenne a présenté un projet de réforme anticipée, avant la date prévue fin 2005-début 2006, Jean-Pierre Raffarin a réaffirmé avec fermeté la position française : "Dans les conditions actuelles, nous n'avons pas le droit de changer la Politique agricole commune". Il a rappelé qu'au cours de la dernière réunion des ministres de l'Agriculture de l'UE, le 15 juillet dernier, "une grande majorité" de pays membres s'étaient "étonnés", avec la France, de voir la Pac remise en cause de cette manière alors qu'elle avait été élaborée "au plus haut niveau par les chefs d'Etat et de gouvernement" jusqu'à la fin de 2005-début 2006. Selon lui, une réforme avant 2006 représenterait pour les 15 pays membres de l'Union européenne "un risque énorme".

La Commission de Bruxelles, et plus particulièrement le commissaire à l'Agriculture, l'Autrichien Franz Fischler, soutenu par l'Allemagne, estime nécessaire une réforme anticipée de la Pac dans la perspective de l'élargissement de l'UE en 2004. L'Allemagne, premier contributeur net au budget européen, s'inquiète tout particulièrement de voir sa contribution encore augmenter à la suite de l'élargissement, notamment pour la Pac.

Toutefois, l'adversaire du chancelier social-démocrate à la chancellerie, le conservateur Edmund Stoiber, qui a rencontré le président Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin le 16 juillet dernier à Paris, est lui aussi opposé à une réforme anticipée de la Pac. Or, depuis plusieurs mois, Edmund Stoiber est donné gagnant face à Gerhard Schroeder dans tous les sondages.


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